Introduction du diaphragme Caya au Niger | Contraception Diaphragme
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15 juin 2022

Introduction du diaphragme Caya au Niger

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Dans les pays en développement, 214 millions de femmes souhaitent éviter une grossesse mais n’utilisent aucune méthode moderne de contraception. L’Afrique Subsaharienne compte la plus forte proportion de femmes ayant un besoin non satisfait de contraception moderne dans le monde. C’est dans ce contexte que le diaphragme contraceptif Caya fait son apparition grâce au projet EECO (élargissement des options de contraception efficaces), basé à Niamey, capitale du Niger.

Qu’est ce que le diaphragme contraceptif ?

Pensé par des femmes, pour des femmes, le diaphragme Caya a été conçu spécialement pour toutes celles qui souhaitent mener une contraception naturelle, sans hormones et sans aucun effets secondaires. Ce dispositif médical en silicone s’insère dans le vagin avant un rapport sexuel. La fine membrane du diaphragme va alors recouvrir le col de l’utérus et agir comme une barrière bloquant l’entrée des spermatozoïdes. Pour augmenter son efficacité contraceptive, il est conseillé de l’utiliser avec un gel contraceptif. Celui-ci va immobiliser les spermatozoïdes en créant une zone d’acidité naturelle autour du col de l’utérus, un milieu qui leur est hostile.
Les utilisatrices de ce dispositif médical peuvent décider à tout moment de commencer, arrêter ou  recommencer à l’utiliser, sans interventions de professionnels de santé. Seulement une formation et un accès au produit suffisent pour l’utiliser, ce qui leur donne plus de liberté et de contrôle.

Qu’est-ce que le projet EECO ?

Le projet EECO a été conçu dans l’objectif de sensibiliser les femmes à l’importance de la contraception et aux nouvelles méthodes contraceptives pour leur offrir davantage de choix en cohérence avec leurs besoins. Le but premier de ce projet est d’introduire cette nouvelle méthode contraceptive méconnue, qu’est le diaphragme Caya.

Origine du projet

Le Niger, est le pays à l’indice de fécondité le plus élevé au monde, soit 7,6 naissances par femme. Parmi les femmes vivant en couple, seulement 12% utilisent la contraception, un chiffre très faible comparé aux autres pays du monde. A Niamey (capitale du Niger), en moyenne, l’âge médian du premier rapport sexuel est de 18 ans, 20,5 ans pour le mariage et 22 ans pour le premier accouchement. 25,1 ans est l’âge de la première utilisation d’un contraceptif, soit après avoir eu en moyenne 2,2 enfants. Cette non-utilisation de la contraception chez ces femmes peut s’expliquer par les nombreux effets secondaires ressentis, les rapports sexuels peu fréquents, l’allaitement ou encore par l’opposition complète (utilisation d’hormones, religion…). Jusqu’à son introduction par le projet EECO, le diaphragme n’a jamais été inclu dans les programmes de planification familiale ces dernières décennies. Cette méthode contraceptive naturelle était alors méconnue du grand public. Grâce à celui-ci, toutes les femmes pourront avoir plus de possibilités dans le choix de leur contraception pour correspondre davantage à leur besoin et préférence.

Un projet de recherche formative

De nombreuses discussions ont été réalisées avec des femmes, en âge de procréer, des hommes, et professionnels de santé. Cette étude aura permis de révéler les avantages et inconvénients de cette nouvelle forme de contraception : appréciée pour son absence d’hormones, son utilisation à la demande et son gel associé pour traiter la sècheresse vaginale. Des retours constructifs qui ont permis de déceler les besoins de toutes ces femmes.

Le diaphragme caya : un dispositif déjà très apprécié par les femmes Nigériennes

«  J’avais essayé d’autres méthodes avant Caya... mais aucune ne me plaisait... J’ai entendu parler du diaphragme et j’ai décidé de l’essayer. J’aime le fait qu’il n’y ait aucun effet secondaire ! En plus, il est facile à utiliser et à retirer. Je l’utilise depuis un mois, mais j’avais déjà besoin d’un nouveau tube de gel, alors j’ai appelé l’agent pour m’en procurer. J’ai d’ailleurs parlé de cette méthode avec mes voisines. L’une de mes voisines m’a demandé ce que j’utilisais comme contraception et si cette méthode n’avait pas d’effet sur mon cycle menstruel. Je lui ai montré mon diaphragme et je lui en ai parlé. Elle souhaite aussi commencer à utiliser Caya. »

« Je détestais prendre des pilules ! Les pilules n’étaient tout simplement pas faites pour moi. J’oubliais toujours de les prendre quand mon mari était absent et, quand j’en prenais, ça me donnait la nausée. J’ai fini par abandonner la pilule et pendant ce temps, mon mari et moi avons utilisé la méthode du retrait. Nous savions qu’il y avait d’autres options, mais aucune ne semblait assez bien. Un jour, un agent de santé est venu chez nous. Elle m’a parlé de différentes méthodes contraceptives, mais celle que j’ai trouvée la plus intéressante était le diaphragme Caya. C’était la première fois que j’entendais parler de cette méthode. Elle m’a montré comment elle fonctionnait et comment l’utiliser. J’ai tout de suite commencé à l’utiliser. Mon mari et moi aimons beaucoup cette méthode. J’ai aussi expliqué à certaines de mes amies comment l’utiliser lors des rapports sexuels, et certaines d’entre elles sont très intéressées. Je suis vraiment heureuse d’avoir trouvé une méthode qui me convient. »

« La première fois que je l’ai utilisé, oui, c’était un peu difficile - l’insertion était difficile. Je ne comprenais pas comment l’insérer, et je l’ai mis à l’envers ou de travers ou quelque chose comme ça, et ça a fini par être un peu difficile à sortir. Mais j’ai appelé Hadiza, [une ASC de PSI Niger] et elle est revenue avec le modèle pour me montrer comment bien l’insérer. Depuis lors, je n’ai eu aucun problème »

« J’aime le diaphragme parce que je peux l’insérer et le retirer moi-même, et si mon mari n’est pas là, je n’ai pas à l’utiliser ni à me soucier de la contraception . »

Grâce à ce projet et cette sensibilisation de masse auprès de toutes ces femmes, dans les centres de santé ou par bouche à oreille, la méthode du diaphragme contraceptif devient de plus en plus utilisée et appréciée.  Cela nous tient à cœur aujourd’hui, de participer à la démocratisation de la contraception naturelle dans les pays qui n’ont pas la chance d’y avoir accès.

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