La création du diaphragme à taille unique | Contraception Diaphragme
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6 mai 2019 Laura

La création du diaphragme à taille unique

Utilisatrices du diaphragme

À l’origine de ce dispositif contraceptif, il y a l’organisation non gouvernementale PATH qui œuvre depuis plus de 40 ans dans la planification familiale. Cette association mondialement reconnue se trouve à Seattle.

Le diaphragme à taille unique est conçu pour les femmes qui souhaitent contrôler leur contraception.

Tout commence en 1994, en amont de la conférence internationale sur la population et le développement, les chercheurs de l’ONG interrogent les femmes de différents pays sur les moyens contraceptifs proposés. Ce sont ces rencontres qui permettent à l’association de comprendre que les femmes des quatre coins de la planète désirent pouvoir maîtriser leur contraception, à moindres coûts, et bénéficier de méthodes avec peu d’effets secondaires. Le groupe réalise toutefois que les attentes ne sont pas les mêmes, en fonction de la situation géographique. Dans l’hémisphère nord, le contrôle des naissances est souvent régulé par des dispositifs hormonaux, recommandés dans le cadre de consultations gynécologiques. À contrario plus au sud, l'absence de suivis médicaux, d’informations, de financement, et d’approvisionnement manquent à la plupart des femmes en âge de procréer.

Face à ce constat, chercheurs et développeurs choisissent le diaphragme comme solution globale. À l’époque, ce contraceptif barrière est certes sans hormone, mais sa prescription, et son utilisation restent compliquée.

Effectivement, plusieurs tailles existent, et une consultation gynécologique est nécessaire à sa pose. De plus, pour une efficacité optimale, le diaphragme doit rester en place 6 heures après chaque rapport sexuel, le confort est donc aussi primordial pour que les femmes optent pour ce type de contraceptif.

Améliorer le diaphragme pour le rendre plus accessible et permettre à toutes les femmes de prendre en charge leur contraception devient le cheval de bataille de cette petite équipe de scientifiques.

Pour ce faire, PATH obtient le soutien du CONRAD, une antenne de département obstétrique et gynécologique de l’école de médecine d’Eastern Virginia, et de l’USAID, l’agence des États-Unis pour le développement international.

Commence alors 20 ans d’études et de travaux pour mettre au point un dispositif, fiable, économique et utilisable par une grande majorité de femmes.

La création du diaphragme à taille unique en vidéo

Les besoins féminins, et des années de tests au cœur de la conception de ce diaphragme.

Cette première phase a permis aux équipes de PATH de mettre au point dès 1994 un premier prototype. Il en sera réalisé 200 afin de mettre au point la forme anatomique actuelle de diaphragme à taille unique. Ces essais permettront également de remplacer le métal des rebords par du nylon, et le latex recouvrant sera abandonné au profit de la silicone.

Entre 1998, et 2004, trois études cliniques sont menées sur des couples américains. Sont alors évalués, le confort d’utilisation durant le rapport intime, mais aussi la capacité du diaphragme à taille unique à contrer le passage des spermatozoïdes. C’est suite à ces enquêtes que le dispositif se voit doté d’un dôme cervical, et un de retrait.

Sur la même période, à l’université de Washington, une étude évalue l’adaptation du diaphragme à des femmes aux morphologies très différentes en contrôlant le positionnement du dispositif dans l’utérus par IRM. Ces résultats sont alors transmis à l’autorité : United States Food and Drug Administration.

En avril 2006, lors de l’International Microbicides Conference, en Afrique du Sud, les chercheurs dévoilent que pour 85 % des couples interrogés, ce nouveau contraceptif est facile à manipuler et à insérer. Ils sont plus de 95 % à le trouver stable et confortable pendant les rapports.

Entre 2008 et 2010, la fiabilité contraceptive est de nouveau contrôlée avant de lancer le processus de fabrication. 450 femmes réparties sur six sites américains ont testé le diaphragme à taille unique en le combinant à son gel contraceptif durant six mois. Ce moyen de contraception s’avère aussi sûr qu’un diaphragme traditionnel utilisé dans les mêmes conditions. À efficacité égale, les femmes viennent de gagner en confort et en simplicité.

Entre 2010 et 2013, l’ONG recherche alors à commercialiser ce produit final. Pour ce faire, l’association à but non lucratif sélectionne l’entreprise familiale Kessel Medintim GmbH, spécialiste européen, pour assurer la confection et la distribution à grande échelle. Toutefois PATH négocie facilement un tarif préférentiel pour les femmes originaires de pays en développement. De même, les autorités de santé américaines et européennes accordent à la société la mise sur le marché du diaphragme, et de son gel contraceptif. Ce dernier à base d’acide lactique nuit au déplacement des spermatozoïdes et exempt du nocif nonoxynol-9. De plus, fini le latex pour les personnes qui y sont allergiques. Le diaphragme à taille unique est exlusivement en silicone.

C’est donc en 2013, que Caya et Cayagel sont alors proposés aux Américaines, et Européennes. En France, le diaphragme à taille unique reste accessible sur ordonnance. 

En 2016, des études sont de nouveau menées dans 5 pays différents. Les résultats sont sans appel, la diaphragme à taille unique est aussi efficace qu’un préservatif masculin, s’il est associé à son Cayagel, il est confortable, et 94 % des femmes interrogées sont capables de le positionner seules, en utilisant la notice et ses schémas.

Aujourd’hui se sont plus de 100 000 femmes réparties dans 30 pays qui lui font confiance. Alors, pourquoi pas vous ?

Vous souhaitez choisir le diaphragme comme moyen de contraception ?

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A propos de l'auteur

Laura

Salut, je m’appelle Laura et ma philosophie de vie est « Essaye, tu n’as rien à perdre ». Depuis quelques années, j’ai fini les études et je me suis lancée dans la vie active. Pas toujours évident de concilier travail, amis, famille et amour. Et quand on trouve finalement un équilibre, les gens nous posent toujours les mêmes questions : « Laura, toujours pas de petit copain ? », « Laura, à quand les enfants ? ». Difficile d’expliquer à ses proches que je n’en veux pas, tout simplement. J’ai envie de partager avec vous mon vécu en tant que femme et mon burn-out de cette pression sociale constante.